Le légendaire marqueur des Canadiens de Montréal, Maurice Richard, est désormais officiellement reconnu comme personnage historique du Québec, a annoncé dimanche le gouvernement provincial.
Le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, a fait cette annonce lors d’une cérémonie au Centre Bell, en présence de membres de la famille Richard.
« Maurice Richard n’était pas seulement un athlète exceptionnel… il incarnait aussi la fierté et les aspirations des Québécois francophones », a déclaré Lacombe, quelques jours avant le 25e anniversaire du décès du célèbre joueur, survenu le 27 mai 2000.
Un « personnage historique » est, selon la définition gouvernementale, une personne décédée ayant marqué l’histoire du Québec. Richard rejoint ainsi le célèbre homme fort Louis Cyr parmi les rares athlètes à figurer dans cette liste de plus de 100 personnalités.
Surnommé “la Roquette”, Richard a dominé la LNH dès les années 1940. Il est devenu le premier joueur à marquer 50 buts en 50 matchs lors de la saison 1944-45 — dont cinq buts en une seule partie contre Détroit, le même jour où il avait aidé sa famille à déménager des meubles.
Il a mené les Canadiens à huit Coupes Stanley au cours d’une carrière de 18 ans, demeurant le meilleur buteur de l’équipe, tant en saison régulière qu’en séries, selon le communiqué gouvernemental.
La légende de Richard est également profondément liée à l’identité et aux luttes des Québécois francophones. Lacombe a souligné qu’il fut l’un des éléments déclencheurs de l’éveil culturel et social connu sous le nom de Révolution tranquille.
L’admiration pour Richard a culminé en mars 1955, lorsque sa suspension de trois matchs a déclenché la colère des partisans. Une émeute a éclaté au Forum et dans les rues de Montréal, un événement aujourd’hui connu sous le nom de l’émeute Maurice Richard.
Le calme n’est revenu que lorsque Richard a lui-même pris la parole à la radio pour appeler au calme.
Présent à la cérémonie, son fils, Maurice Richard Jr., a rappelé que son père n’avait jamais recherché la célébrité.
« Il jouait un sport qu’il aimait, il aimait ses concitoyens, il a toujours joué à Montréal, il était fier d’être Québécois. Je pense que cela lui suffisait », a-t-il déclaré.
La cérémonie s’est conclue par le dévoilement d’une plaque commémorative, qui sera installée de façon permanente à un endroit encore à déterminer.
Cette désignation survient quelques mois après l’adoption, en février, d’une loi faisant du hockey le sport officiel du Québec.
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